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Brèves de comptoir
27 mars 2006

Non, toujours non

Asterix_cpeDrôle de pays. Depuis bientôt 4 ans, les Français ne savent plus dire qu’une chose : NON !
le 21 avril 2002, nous avons dit « NON » à Jospin
Le 5 mai suivant, nous avons dit « NON » à Le Pen
Deux années plus tard, lors des Régionales, nous avons dit « NON » à la droite
L’année dernière, nous avons dit « NON » à la Constitution Européenne.
Aujourd’hui, c’est « NON » au CPE.

Si la grève de mardi est un succès, il est fort possible que les jours de Dominique de Villepin soient comptés. Reste un risque (que certains calculent, voir favorisent…) c’est l’importance des violences, et les réactions de peur qui peut s’en suivre, avec un fort retour de bâton sécuritaire à la clef. Mais attendons.

L’objet de cet article n’est pas de juger cette série de refus. Je ne dis pas qu’il aurait fallu dire « OUI » à telle ou telle question. Notre « négationnisme (!) » politique traduit un refus du libéralisme et de la mondialisation sans contrôle, c’est le versant positif.

Mais c’est aussi le signe d’un blocage. Notre incapacité à espérer, à inventer un chemin qui mène quelque part… La majorité de nos voisins européens se demandent d’ailleurs ce que nous faisons.
Pour beaucoup de Français, il est évident qu’il faut adapter notre pays aux évolutions du monde, tout en préservant notre socle social. Nous le sentons confusément, mais nous n’avons pas de méthode, et personne ne semble en mesure de nous guider. Dans une démocratie, par définition, la solution devrait être proposée par les politiques. Alors vont-ils en profiter pour nous proposer des solutions dignes de nos espérances et à la mesure de nos craintes ? Ou vont-ils (elles) chercher, comme souvent, le succès électoral à travers l’échec de leurs adversaires ?
En attendant, nous les citoyens, avons les politiques que nous méritons. C'est aussi à nous de réfléchir.
J’ai eu cette interrogation lors d'une manif anti-CPE, en regardant un manifestant, sur un char, déguisé en Astérix. Ce symbole de la résistance à la mondialisation, nous en sommes fier, et en même temps, le modèle n’est pas glorieux, il ne débouche sur pas grand-chose : je résiste, je me marre, et rien ne bouge. C’est une fiction qui ne tient pas longtemps, d’autant plus que nous n’avons plus la potion magique…Combien de temps allons-nous continuer à nous bercer de notre exception française, alors que le monde fonce, et ne nous attend pas ?
Voilà j'ouvre la discussion sur un thème politiquement incorrect. Voici quelques images pour illustrer ce propos, tournées pendant la manif anti-CPE du samedi 18 mars dernier.

Dagus

Source: John Paul Lepers

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Commentaires
I
Au temps pour moi.
L
Non, ce que faisait remarquer Dalex, c'est que les jeunes qui manifestaient contre le CPE n'étaient pas concernés parce qu'ils font des études alors que le CPE concerne avant tout les emplois pas ou peu qualifiés (normalement). Après, les syndicats quelles que soient leurs sections ont le droit il me semble de manifester contre le gouvernement, contre une loi qui touche au code du travail. Sinon, cela s'appelle du fascisme. Tout simplement.
I
Je cite LeDeg "Ce n'est pas parce que les manifestants sont pour la majorité 'contre' par principe [...] qu'ils ne vont pas bosser."<br /> Mais il me semble que ce n'est pas ce que dit DaLex. Au contraire, il te fait remarquer que ceux qui manifestent sont ceux qui ont un boulot. Et pour aller au-delà, je reprendrai une réflexion de Christine Ockrent qui faisait remarquer que la majeure partie des manifestants sont des gens de la fonction publique: des postes où la précarité est la moins marquée!<br /> Et là je sors le lien qui tue, Steevy défend le CPE sur France 2:<br /> http://forums.france2.fr/france2/onatoutessaye/STEEVY-CPE-sujet-21766-1.htm<br />
L
a) En même temps, si on devait descendre dans la rue chaque fois qu'une loi à la con est votée...<br /> b) C'est aussi dégueulasse quand le CG de Loire Atlantique use de tels procédés.<br /> c) Ce n'est pas parce que les manifestants sont pour la majorité "contre" par principe, et "contre les patrons" par principe aussi, qu'ils portent des piercings, qu'ils s'habillent étrangement, qu'ils se baladent avec des chiens, qu'ils fument des cigarettes de drogue (et j'en passe) qu'ils ne vont pas bosser. A plus forte raison si ils ont fait psycho ou socio. Lorsqu'on parlera des retraites, j'espère qu'on ne va pas attendre que les retraités ou les grabataires descendent dans la rue au motif que "ce sont eux les seuls concernés". La question du logement se pose, et pour tout le monde. Et puis le fait d'habiter en banlieue ne t'exempte pas des problèmes du logement. Pour s'en convaincre, il n'est besoin que d'aller faire un saut dans n'importe quel office HLM, public ou privé.<br /> Ensuite, si ces contrats ne concernent que les "banlieusards", n'y a-t-il pas là une forme d'hypocrisie? Les "banlieusards" contrairement aux autres bénéficieront d'une période d'essai de deux ans? Les "banlieusards" pourront se faire virer sans motif (en cas de revirement de la jurisprudence) contrairement aux autres?<br /> Moi qui pensais qu'il n'y avait dans le CPE qu'une stigmatisation de la jeunesse! J'avais mal compris! C'est une stigmatisation des "banlieusards"! Ouf! Dire que j'ai failli être concerné!<br /> Plus sérieusement, il serait logique de ne pas taper sur les jeunes en particulier. Il serait même logique d'étendre ces règles à tous.<br /> J'aimerais juste comprendre en quoi le CPE est une "avancée"...?<br /> Villepin ne s'y est pas mal pris sur la forme: en refusant de négocier quoi que ce soit, en proposant une négociation a posteriori "à condition que l'on ne suspende pas le CPE", il s'est ouvertement foutu de la gueule du monde, en particulier des citoyens Français. On ne se fout pas de la gueule du pays que l'on gouverne impunément. Ca, c'est gravement déconner.<br /> L'idée originelle du CPE (flexibiliser le marché du travail) n'est pas stupide. Mais apparemment, ce n'est pas la bonne façon. Quant à prendre n'importe quelle mesure pour acquise dès lors que "au moins ça change", c'est de la bêtise pure et dure. Cordialement.
I
Daniel Mermet propose sur France Inter son émission "Là-bas, si j'y suis". Si vous ne connaissez pas le personnage sachez qu'il est de tous les combats et porté très à gauche.<br /> CPE oblige, il nous propose en ce moment un dossier intéressant sur l'histoire de la précarité.<br /> Je ne partage pas ses idées mais il y a franchement de quoi vous faire changer d'avis sur le CPE.<br /> http://www.radiofrance.fr/chaines/france-inter01/emissions/labas/
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